Une révolution silencieuse mais décisive est en train de naître à Bruxelles.
Et elle pourrait bien rebattre les cartes de l’innovation mondiale.

Avec l’initiative "Choose Europe to Start and Scale", la Commission européenne lance un signal fort aux fondateurs, investisseurs et talents : l’Europe veut devenir la meilleure zone au monde pour créer, développer et faire grandir une start-up.

C’est ambitieux. Structuré. Et surtout : stratégique.

Voici ce qu’il faut en retenir 👇 

1. Des règles plus simples, plus claires, plus favorables

Aujourd’hui, entreprendre en Europe, c’est composer avec 27 législations nationales, autant de cadres fiscaux, et une complexité administrative qui freine la croissance.

Demain, l’ambition est claire : créer un marché intérieur véritablement unifié pour les start-ups. D’abord via un « 28e régime européen », une option juridique unique, pensée pour les entreprises innovantes qui veulent opérer dans plusieurs pays de l’UE sans redémarrer de zéro à chaque frontière. Ensuite, grâce à l’European Business Wallet, un guichet numérique unique pour centraliser toutes les démarches administratives (immatriculation, fiscalité, déclarations sociales…). Enfin, les bacs à sable réglementaires permettront aux start-ups de tester de nouvelles idées, produits ou services dans un cadre sécurisé, souple et temporairement exempt de certaines contraintes.

🎯 Objectif : fluidifier l’expansion transfrontalière, éliminer les frictions administratives et créer un environnement réglementaire à la hauteur de l’innovation.
 

2. Plus de financements pour passer à l’échelle

L’un des plus gros freins à la croissance des start-ups européennes ? Le manque d’accès au capital croissance. L’Europe a les idées. Elle a les talents. Mais trop souvent, elle perd ses pépites au moment de scaler.

Le plan européen prévoit donc :

• Un fonds "Scale-up Europe", géré par la BEI, pour financer les tours de série B, C et au-delà ;
• Un renforcement du Conseil Européen de l’Innovation, avec un budget plus conséquent, notamment pour soutenir les projets deeptech à fort potentiel ;
• Un pacte d’investissement pour mobiliser l’épargne privée (assureurs, fonds de pension, grandes fortunes) vers l’innovation ;
• Une accélération de l’Union des Marchés de Capitaux, pour faciliter l’accès aux financements alternatifs : IPO, dette, financement non dilutif…

🎯 Objectif : créer les conditions d’émergence de géants technologiques européens, capables de rivaliser avec les leaders mondiaux.

3. Transformer nos labos en licornes

L’Europe investit massivement dans la recherche. Mais trop peu de découvertes passent le cap du marché. Le plan entend corriger ce décalage, avec la stratégie « Lab to Unicorn ». Elle vise à connecter plus étroitement la recherche publique aux écosystèmes entrepreneuriaux. Cela passera par :

• Des ponts renforcés entre universités, chercheurs et incubateurs,
• Un cadre clair pour la valorisation de la propriété intellectuelle, permettant aux start-ups de s’appuyer sur des technologies issues de la recherche,
• Une simplification des transferts technologiques et des prises de participation dans les spin-offs.

🎯 Objectif : transformer les laboratoires européens en moteurs de croissance économique. Et ne plus laisser nos découvertes mourir dans les tiroirs.

4. Attirer les meilleurs talents tech… et les garder !

Pas d’innovation sans talents. Et aujourd’hui, la compétition mondiale pour les cerveaux est féroce. L’Europe entend se rendre plus attractive, avec le lancement du programme « Blue Carpet », qui inclura :

• Une formation renforcée à l’entrepreneuriat dans les parcours éducatifs,
• Des incitations fiscales ciblées pour les talents étrangers qui rejoignent une start-up ou en créent une,
• Une mobilité professionnelle et administrative simplifiée, via une Blue Card européenne améliorée.

🎯 Objectif : faire de l’Europe un pôle d’attraction mondial pour les profils tech, business, R&D.

 5. Accès simplifié aux infrastructures stratégiques

Pour innover, les start-ups ont besoin d’infrastructures technologiques de pointe. Et trop souvent, elles n’y ont pas accès. Le plan prévoit la mise en place d’une charte d’accès équitable à des ressources comme :

• Les supercalculateurs,
• Les plateformes cloud souveraines,
• Les laboratoires IA, quantique ou biotechnologie.

Ces outils seront mis en réseau à l’échelle européenne, afin de garantir leur accessibilité, quel que soit le pays d’origine de la start-up.

🎯 Objectif : offrir à toutes les entreprises innovantes les mêmes chances d’expérimenter, de prototyper et de scaler.

Un message clair : "Choose Europe!"

Comme le souligne Paul Midy, rapporteur du plan et député de Paris-Saclay :

« On a tout : la recherche, les talents, l’envie. Ce qu’il manque ? L’échelle. Ce plan y répond. Maintenant, il faut l’exécuter. Vite. »

Et maintenant ?

Ce plan pose les bases d’un écosystème européen de l’innovation plus cohérent, plus lisible, plus compétitif. Il représente une chance unique pour :

• Les fondateurs, qui veulent développer leur entreprise sans devoir s’exiler,
• Les investisseurs, qui cherchent un cadre stable et harmonisé,
• Les États membres, qui souhaitent faire émerger des leaders européens dans des secteurs stratégiques.

Le cap est fixé. L’infrastructure se met en place.

À nous tous de faire vivre cette ambition.

L’Europe peut devenir un continent de licornes.
Encore faut-il y croire. Et agir.