Le 1er juillet dernier, l'événement sur le personal branding a remis un sujet clé sur le devant de la scène : la visibilité des fondateurs. Dans l’univers des start-up, la question revient souvent. Faut-il mettre son CEO en avant ? Est ce un levier stratégique pour convaincre investisseurs, partenaires ou talents ? Ou au contraire, un piège qui frôle l’égotrip et peut nuire à la crédibilité de l’entreprise ? 

La vérité, comme souvent, se situe dans la nuance.
 

La posture du fondateur : bien plus qu’un visage pour la marque

Dans une levée de fonds, les investisseurs n’achètent pas seulement un produit, un marché ou une traction. Ils investissent dans une équipe, et plus précisément dans un ou une fondatrice. Ils cherchent une vision, une capacité à exécuter, une énergie. Et cela passe aussi par ce que la personne incarne publiquement. 

Être visible, ce n’est pas se montrer pour se montrer. C’est poser une posture claire. C’est affirmer une vision. C’est raconter un chemin. Et oui, c’est aussi assumer d’être jugé sur sa parole, ses idées, ses convictions. 

Un CEO qui reste dans l’ombre, surtout en phase d’amorçage ou de pré-série A, peut générer du doute. L’absence de discours, de présence ou de cap incarné crée un vide. Et dans le vide, les investisseurs projettent leurs propres incertitudes.
 

La visibilité n’est pas (forcément) de l’ego

Le risque de basculer dans le personal branding creux existe. Surtout quand la forme prend le dessus sur le fond. Des posts LinkedIn qui tournent à vide. Des punchlines sans stratégie. Des prises de parole autocentrées sans lien avec la vision de l’entreprise. Mais bien utilisé, le personal branding peut devenir un outil stratégique puissant. 

Il peut : 

– Donner de la cohérence entre l’ambition de la start-up et la personnalité de son leader

– Créer une dynamique médiatique autour d’une levée de fonds 

– Humaniser un discours souvent trop technique 

– Attirer des talents qui se reconnaissent dans une mission, un ton, une énergie 

Encore faut-il que ce travail soit aligné. Aligner la vision business avec les messages du CEO. Aligner la posture publique avec la réalité interne. Aligner la fréquence de prise de parole avec les moments clés de la croissance.

Alors, faut-il rendre visible son CEO ? Oui, mais… avec méthode.

La visibilité ne se décrète pas, elle se construit. Elle ne doit pas être une surcouche, mais le reflet naturel d’une posture de leadership. Elle ne doit pas servir l’ego, mais le projet. 

Pour les fondateurs : demande toi ce que tu veux incarner. 

Pour les communicants : aide les à structurer ce discours sans le dénaturer.

Pour les coachs : accompagne cette montée en puissance en gardant l’équilibre entre l’humilité et la clarté de cap.

En résumé

Le personal branding n’est pas une option gadget pour les start-up. C’est un levier, à manier avec intelligence, pour renforcer la crédibilité d’un projet et accélérer une levée de fonds.

 Un CEO visible, c’est un CEO qui rassure, qui inspire, qui entraîne. Pas besoin d’être omniprésent. Il faut surtout être pertinent, aligné et authentique. C’est là que se joue la vraie puissance d’incarnation.