Comment trouver le bon type de financement pour TA startup ?

Trouver un financement reste l’un des plus grands défis pour une startup, en particulier dans ses premières phases. Beaucoup de fondateurs se tournent immédiatement vers la levée de fonds. Pourtant, lever de l’equity n’est ni toujours nécessaire, ni toujours pertinent à un moment donné. D’autres formes de financement existent, souvent mieux adaptées à certains contextes, et parfois plus avantageuses.
Subvention, prêt, avance remboursable, love money, investisseurs privés… Choisir le bon type de financement ne consiste pas seulement à « aller chercher de l’argent ». Il s’agit avant tout de financer la bonne chose, au bon moment, avec le bon partenaire. Ce premier épisode de notre série te propose une lecture simple, stratégique et opérationnelle de toutes les options qui s’offrent à toi.
Les trois grandes familles de financement
1. Les subventions et aides publiques
Les subventions sont des financements non remboursables, octroyés par des organismes publics comme Bpifrance, les Régions, ou l’Europe. Leur principal avantage est qu’elles sont non dilutives : tu conserves la totalité de ton capital, tout en finançant un projet à fort potentiel. Ces aides ciblent généralement l’innovation, l’impact environnemental ou social, la transition numérique ou encore la relocalisation industrielle. Elles peuvent prendre plusieurs formes : subventions directes, avances remboursables, crédits d’impôt ou concours.
Cependant, elles nécessitent souvent un bon dossier, du temps, et une certaine rigueur administrative. Les délais d’obtention peuvent aller de quelques semaines à plusieurs mois, et certains dispositifs ne financent que des dépenses futures, ce qui suppose une avance de trésorerie de ta part. Cela étant dit, quand elles sont bien utilisées, les subventions peuvent jouer un rôle déterminant, notamment en phase d’amorçage ou pour sécuriser un effet de levier auprès d’autres financeurs.
2. Les financements par la dette
Le prêt est un outil très utile pour financer une croissance mesurée, un besoin ponctuel de trésorerie ou un projet structuré. Il peut venir d’une banque classique, d’un organisme de soutien à l’entrepreneuriat (comme le Réseau Entreprendre ou Initiative France), ou d’acteurs publics comme Bpifrance. Contrairement aux subventions, le prêt engage l’entreprise dans un processus de remboursement, généralement avec un différé et à taux préférentiel dans le cas de l’innovation.
L’intérêt du prêt réside dans sa rapidité d’obtention (parfois en quelques semaines), sa souplesse, et surtout l’absence de dilution : tu restes maître à bord. Toutefois, il nécessite souvent un certain niveau de maturité, des garanties ou une visibilité sur tes revenus futurs. Pour les projets très risqués, à long retour sur investissement ou sans chiffre d’affaires à court terme, le prêt est à manier avec prudence. Il est en revanche particulièrement adapté à des startups déjà en activité, qui souhaitent accélérer leur croissance tout en gardant le contrôle.
3. Le financement en capital (equity)
La levée de fonds permet à une startup de faire entrer au capital des investisseurs qui misent sur son potentiel de croissance. Cette forme de financement est incontournable pour les entreprises à ambition forte, souvent technologiques ou digitales, qui visent des marchés vastes et scalables. Elle ne nécessite aucun remboursement, et peut injecter des montants significatifs dans l’entreprise. Surtout, au-delà de l’argent, elle permet de s’entourer de profils expérimentés, de bénéficier d’un réseau, et de gagner en crédibilité.
Mais lever des fonds n’est pas un acte anodin. C’est un processus long, exigeant, parfois frustrant. Il suppose une structure solide, une vision claire, une capacité de persuasion, et une ouverture à la dilution : accepter que d’autres entrent au capital, participent aux décisions et attendent un retour sur investissement élevé. La levée de fonds doit donc être envisagée comme un levier stratégique, et non comme une solution de court terme à un problème de trésorerie.
Comment choisir le bon financement ?
La clé est de partir de ta situation. Pas de copier-coller. Il faut d’abord te poser les bonnes questions.
Quel est ton stade de maturité ? Es-tu en phase d’idéation, de prototypage, de commercialisation ou de croissance ? Quel est le montant dont tu as réellement besoin, et dans quel délai ? As-tu les ressources internes pour gérer une levée de fonds ? Es-tu prêt à céder une part de ton capital ou préfères-tu garder la main ? Ton secteur est-il éligible à des aides spécifiques ?
Une startup qui sort à peine de la phase de R&D et n’a pas encore de chiffre d’affaires aura tout intérêt à mobiliser des aides publiques ou des prêts d’honneur, plutôt que de se lancer dans une levée de fonds prématurée. Une entreprise avec un MVP validé et des premiers clients pourra envisager un mix entre subventions, dettes et peut-être un premier tour de table auprès de business angels. Une startup avec une traction commerciale forte, un marché validé et une ambition de scaling rapide devra probablement s’orienter vers une levée de fonds structurée, en complément d’un financement public ou bancaire.
Il n’existe pas de formule unique, mais une logique d’équilibre entre dilution, endettement, et subventions. La bonne stratégie consiste souvent à panacher les sources de financement, pour maximiser tes chances de succès tout en limitant les risques.
Études de cas
Prenons quelques exemples concrets.
Une startup B2C early-stage, qui développe une application mobile, dispose d’un prototype mais n’a pas encore de clients. Elle cherche 80 000 € pour terminer son produit. Dans ce cas, il est plus judicieux de viser un prêt d’honneur, une aide régionale ou une subvention à l’innovation, plutôt qu’une levée de fonds trop précoce.
Autre situation : une startup deeptech en sortie de laboratoire, qui a terminé son prototype et veut passer à l’industrialisation. Elle cherche 500 000 €. Un mix entre subvention Bpifrance, prêt innovation et amorçage via des fonds publics est envisageable, avant d’envisager une levée de fonds pour structurer la mise sur le marché.
Dernier cas : une startup SaaS qui a déjà un MRR de 20K€, une équipe de 6 personnes et une roadmap claire pour scaler. Elle cherche 1 million d’euros. C’est le profil idéal pour une levée de fonds seed, à condition de structurer un tour cohérent, avec peut-être un effet de levier grâce au crédit impôt recherche ou à un prêt innovation.
En résumé
Le bon financement n’est pas celui que tout le monde cherche. C’est celui qui correspond à ta réalité. Ton besoin. Ton stade. Ton tempo.
Vouloir tout faire trop vite, ou chercher à tout prix à lever des fonds, peut faire plus de mal que de bien. À l’inverse, rater une opportunité de financement public ou ne pas se préparer à temps à une levée de fonds peut te faire passer à côté d’un cap stratégique.
Chez BTD Consulting, nous aidons les fondateurs à faire les bons choix. À chaque étape. Sans bullshit. Sans copier-coller. Parce qu’un bon financement, c’est celui qui t'aide à avancer sans vous freiner demain.