1 milliard d’euros pour les startups françaises : un cap symbolique franchi à VivaTech 2025

À Viva Technology 2025, l’annonce a marqué les esprits. Sur le stand de la French Tech, le Premier ministre François Bayrou, accompagné d’Éric Lombard (directeur général de la Caisse des Dépôts) et de Clara Chappaz (directrice de la Mission French Tech), a officialisé un engagement collectif sans précédent : dix grands groupes s’engagent à acheter pour un milliard d’euros de solutions à des startups françaises d’ici 2026.
Cet engagement s’inscrit dans le cadre du programme #JeChoisisLaFrenchTech, lancé en 2023 pour ouvrir davantage l’accès des startups aux marchés publics et privés. C’est un signal fort envoyé à tout l’écosystème de l’innovation : la commande devient un levier stratégique, au même titre que le financement.
Parmi les entreprises signataires de cet engagement figurent des poids lourds de l’économie française : ADP, AXA, le groupe BPCE, Capgemini, CMA CGM, EDF, FDJ, Orange, SNCF Réseau et Sopra Steria. Toutes partagent une même conviction : s’appuyer sur les solutions développées par des startups françaises pour répondre à leurs enjeux d’innovation, de performance et de transformation.
Des résultats tangibles dès les premières phases du programme
Depuis son lancement, le programme #JeChoisisLaFrenchTech a déjà produit des résultats concrets :
• Plus de 600 entreprises partenaires ont rejoint la démarche.
• 12 000 mises en relation ont été réalisées entre startups et acheteurs.
• 1 500 startups ont été formées à l’accès à la commande publique.
Et ces chiffres ne sont pas que symboliques. Ils traduisent une dynamique réelle, appuyée par des collaborations à forte valeur ajoutée. On peut citer par exemple le partenariat entre Mistral AI et CMA CGM, qui porte sur 100 millions d’euros investis sur cinq ans pour renforcer l’optimisation logistique via l’intelligence artificielle. Ou encore la collaboration entre Gojob et GEODIS, autour de la digitalisation du recrutement intérimaire dans la logistique.
Un objectif clair : doubler les achats d’ici 2027
L’objectif affiché est ambitieux : passer de 6 milliards d’euros d’achats publics et privés réalisés en 2022 à 12 milliards d’ici 2027. Ce n’est plus une question d’incubation ou d’expérimentation.
Il s’agit d’un changement d’échelle dans les relations économiques entre startups et grands donneurs d’ordre.
Une opportunité à saisir dès aujourd’hui
Pour les startups, cette dynamique ouvre une fenêtre stratégique. Elle permet de se positionner comme des partenaires d’innovation, crédibles et légitimes, auprès de grands groupes en quête d’agilité et de technologies de pointe.
C’est aussi une manière d’ancrer une croissance durable, en accédant à des marchés pérennes, non-dilutifs, souvent méconnus ou complexes d’accès. Encore faut-il être prêt : structuration juridique, maîtrise des logiques d’achat public, adaptation commerciale... tout cela se prépare.
Pour les grands groupes, l’intérêt est évident. Ces collaborations permettent d’accélérer leur transformation, de capter des innovations de rupture, et de réduire leurs cycles d’intégration en s’appuyant sur des partenaires agiles et spécialisés.
En résumé
Ce milliard d’euros n’est pas un effet d’annonce. C’est une étape majeure dans la construction d’une économie où les jeunes entreprises innovantes occupent une place centrale.
Le cadre est posé. Les moyens sont là. Il revient désormais aux startups d’en faire une opportunité réelle et durable.